> Musée d'Art et d'Archéologie du Périgord (Périgueux)
© Musée d'Art et d'Archéologie du Périgord
|
Harpe FANG Gabon Bois de fromager noirci et peint, peau, fibres végétales Inscription sur la caisse : M. Ronger ou Bonger (?) et Bâ Kâ Mâsâ H. 91, l. 58, ép. 14,5 cm Achat, 1907 Inv. n° A.3288
Cette harpe à huit cordes ornée d'une figure humaine est appelée ngombi. Elle évoque Disumba le premier ancêtre féminin, la mère de toute chose. Jouée par les hommes, elle est l'instrument sacré du Bwiti, rituel initiatique masculin, au cours duquel le futur initié avale une plante hallucinogène, l'iboga qui lui donne accès au monde des ancêtres. La harpe et son chant sont les médiateurs par lesquels les ancêtres lui révèlent les secrets de l'univers. Elle joue également un rôle important dans les rituels de possession des sociétés féminines.
La harpe est un instrument polyphonique, le harpiste joue simultanément deux parties distinctes qui mêlent mélodie et rythme. Il tient l'instrument, côté caisse, contre son torse. C'est généralement lui qui le fabrique et l'entretient soigneusement : change les cordes, remplace les chevilles, recoud la peau.
Dans nos musées l'état des instruments ne leur permet plus de jouer, mais les voyageurs des siècles passés décrivent tous une musique très harmonieuse, agréable et familière aux oreilles européennes.
|